Playtest : les réunions de consommateurs du jeu vidéo (édition 2011)

Publié le par Alvin

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les éditeurs font tester leurs jeux par de vrais gens avant de les sortir. Et hier, Ubisoft m'a appelé pour aller effectuer un play test ce matin même dans leur locaux. Comme l'explique superbement le titre de cet article, un play test, c'est quand un éditeur réunit quelques uns de ses futurs consommateurs potentiels pour leur faire essayer un nouveau produit et savoir ce qu'ils en pensent, de façon à pouvoir réajuster (ou non) certains éléments de leur jeu.

Bien sur, en arrivant, vous signez un accord de confidentialité vous interdisant formellement de parler de ce que vous avez vu et entendu. Alors vous l'imaginerez, je ne dirais rien concernant le jeu auquel on m'a fait jouer ce matin. Néanmoins, la méthode utilisée pour ces tests est en tout cas et susceptible d'intéresser les quelques lecteurs curieux de l'industrie du jeu vidéo que vous êtes.

 

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On arrive, on s'installe, on prend un verre d'eau ou café, on signe le papier qui interdit formellement de parler de ce qu'on a vu et puis on va s'installer dans une salle avec des chaises rembourées aux couleurs acidulées et un poste de jeu. Un gars d'Ubi pour deux joueurs installé en retrait nous regarde jouer, posant de temps à autres des questions et notant les scores/temps de chaque partie.

La partie commence sans aucune indication de la part de notre accompagnateur. Il nous laisse prendre le jeu en main et y jouer quelques minutes. Après une première session, ils nous pose quelques questions rapides. Il nous demande si nous avons remarqué certains éléments ou détails de l'interface ou du gameplay, avant de nous expliquer ensuite de quoi il s'agit une fois notre réponse donnée et notée.

La matinée continuera grosso modo sur le même principe : une séquence de jeu puis des questions à chaque fois un peu plus précises sur certains détails en particulier. L'idée est, je l'imagine, de savoir quels points sont assez clairs ou non d'emblée pour le joueur, et voir comment ce dernier accède aux subtilités du gameplay. Les questions sont pré-écrites, le questionnaire est bien élaboré : la plupart du temps, il prend des notes de type oui, non, oui et non, parfois annotées sur les "règles" du jeu précisément.

 

La session de test terminée, l'heure est au griffonnage puisqu'il y a trois pages de questions sur le feeling global du jeu à remplir. Ensuite, on retrouve quelques développeurs du jeu afin de donner oralement des impressions sur le jeu : il s'agit de mesurer le feedback qui ne rentrait pas dans les cases des questionnaires remplis par les instructeurs d'Ubi. Et puis voilà, c'est fini, on peut rentrer chez soi. Les cobayes repartent avec un jeu Ubi de leur choix en remerciement.

 

Les play test sont donc une expérience assez intéressante dans la mesure où on aperçoit le processus derrière : si le gamedesign ne devrait pas être influencé dans son ensemble, certaines fonctionnalités, certains items d'interface ou certains modes supplémentaires peuvent être envisagés, tandis que certains éléments de jouabilités peuvent être corrigés, dès lors que ces points précis ne sont pas trop lourds à modifier sont pointés. On est absolument pas dans le debug, uniquement dans le ressenti, le plaisir pad en main. Je ne pense pas que ça puisse suffire à annuler un jeu mais ça doit pouvoir avoir des répercussions assez intéressantes si le public visé témoin testé réagit trop mal. En tout cas, susciter suffisamment de malaise pour qu'ils se posent des questions...

 

Article adapté du billet "Playtest : Les réunions de consommateurs du jeu vidéo" paru en janvier 2010 sur Haru a un avis sur tout. A l'époque, j'avais testé toute une journée, sans le savoir, ce qui allait être l'un des plus gros cartons de l'année passée. Dans la mesure où la session d'aujourd'hui était plus courte, certains détails du papier original sont absents de cette nouvelle version. Je n'ai officiellement toujours pas le droit de dire de quel il s'agissait puisque le contrat de confientialité signé ce jour là vaut pour 5 ans.

Publié dans Carte de presse

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